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  • : Le blog de Mephistopheles
  • : Pour tout les amateurs de poésies... Et ceux qui veulent découvrir le fond de mes pensées !
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20 mai 2007 7 20 /05 /mai /2007 19:37

5. Des Cris

 

Jadis on utilisait plusieurs chants et cris, et surtout pour danser. Nous avons oublié plusieurs de ces chansons; mais nous savons qu'on utilisait les cris « IAU », « HAU », qui ressemblent aux cris « ÉVO » ou ‘ÉVOÉ’ des anciens. Plusieurs d'entre-eux dépendaient de la prononciation. Dans ma jeunesse, quand j'entendais le cri « IAU », il me semblait entendre « AÉIOU », ou plutôt « HAAÉÉ IOOUU » ou « AA ÉÉ IOOOOUU ». C'est la façon de les prolonger qui en fait des cris convenables. Cela suggère qu'il s'agissait des initiales d'une invocation, comme ‘AGLA’ jadis. On raconte que c'est le cas pour l'alphabet hébreux en entier, et qu'il était récité comme un puissant charme. En out cas, il est certain que ces cris ont de puissants effets durant les danses, comme je l'ai moi-même constatée.

 

Les autres cris sont « IÉHOVA » et « ÉHEIE ». De même « HO HO HO ISÉ ISÉ ISÉ ».

 

« IEO VEO VEO VEO VEOU OROU OU OVOVO » pourrait être un sort, mais c'est plus probablement un appel, à l'instar du « ÉVOÉ ÉVOÉ » des Grecs et du « ÉVÉ HO! » des marins. « Emen hetan » et « Ab hur, ab hus » semblent être des appels, tout comme le « horse and hattacok, horse and go! Horse and pellatis, go, go, go! » et le « toure-loure, dansons alentour ».

 

« Thout, tout a tout tout, throughout and about » et « rentum tormentum » sont probalement des tentatives mal prononcées de restituer des formules anciennes, quoi qu'ils aient peut être été inventé par quelque malheureux torturé pour taire la véritable formule.

 

 

6. Du cône de pouvoir

 

Ceci pourrait bien être l'ancienne façon. Le cercle est marqué et les gens étaient placés à l'entour pour fouetter les danseurs. Un feu ou une chandelle était à l'intérieur, à l'endroit où les objets de culte sont censés être. Tous faisaient alors une ronde jusqu'à ce qu'ils sentent avoir libéré assez de pouvoir. S'il s'agissait d'un rite de bannissement, ils commençaient par tourner de façon dextrogyre pour finir de façon sinistrogyre, avec plusieurs rondes dans chaque sens. Ils formaient enfin une file, et se tenant par la main, couraient vers le feu et criaient ce qu'ils désiraient. Ils continuaient jusqu'à l'épuisement ou jusqu'à ce que quelqu'un défaille, lorsqu'ils pensaient avoir porté le sort à destination.

 

 

7. Des épreuves de l’art magique

 

Apprend la leczon de l'esprit qui va chargez de déshonneur, car c'est l'esprit qui arreste les épaules & non le poidz. L'armure est lourde, mais c'est un noble fardeau & les hommes s'y tiennent droitz. Contraindre & limiter un sens sert à accroistre la concentration d'un aultre. Fermer les paupières aide à ouir. De mesme, lier les mains de l'initiée accroît les perceptions mentales, tandis que l’escourge augmente la vision interne. Ainsi, l'initiée traverse fièrement, comme une princesse, sachant que cela sert à accroître sa gloire.

 

Cependant, cela n'est possible qu'avec l'aide d'une aultre intelligence, & dans un cercle, pour éviter la dissipation du pouvoir generez. Les prestres tentent de faire de mesme avec leurs flagellations & mortifications de la chair. Manquant l'aide des liens, & leur attention estant détournée par la flagellation elle-mesme, ils dissipent rapidement le peu de pouvoir qu'ils génèrent. Il n'est pas étonnant qu'ils échouassent souvent, puisqu'ils ne travaillent normalement pas dans un cercle. Les moynes & ermites y arrivent mieulx, puisqu'ils opèrent dans de minuscules cellules & grottes, qui agissent un peu comme des cercles.

 

 

8. Pour la clairvoyance

 

La clairvoyance vient à différentes personnes de différentes façons. Elle vient parfois naturellement, mais peut être induite de plusieurs manières. La méditation profonde et prolongée peut suffire, mais seulement si tu es doué, et habituellement, un long jeûne est nécessaire. Jadis les moines et les soeurs obtenaient la clairvoyance par de longues vigiles, combinées avec le jeûne et la flagellation jusqu'au sang. D'autres mortifications de la chair étaient pratiquées qui donnaient des visions.

 

En Orient on s'infligeait différents tourments tout en s'asseyant en position de crampe, ce qui retardait le flot sanguin. Longue et continues, ces pénitences donnaient de bons résultats.

 

L'Art nous enseigne une méthode plus aisée, qui consiste à intensifier l'imagination tout en maîtrisant la circulation sanguine, et la meilleure façon d'y arriver est d’utilise les rituels.

 

L'encens est bonne pour apaiser les esprits, elle induit la relaxation chez l'aspirant et aide à créer une atmosphère propice à la suggestion. La myrrhe, la gomme mastique, les racines de rue aromatique, l'écorce de cannelle, le musc, le genièvre, le santal et l'ambre gris sont tous valables, mais l'encens de patchouli est le plus efficace.

 

Après la formation du cercle, lorsque tout est correctement préparé, l'aspirant doit d'abord lier et amener son tuteur dans le cercle, invoquer les esprits appropriés pour l'opération, danser en rond jusqu'à l'étourdissement, tout en invoquant et annonçant l'objet des travaux. Enfin, il doit utiliser le martinet.

 

Cela fait, le tuteur doit lier l'aspirant à son tour, juste assez pour retarder légèrement le sang sans causer d'inconfort. Ils dansent en rond encore une fois.

 

Devant l'autel, le tuteur flagelle son pupille avec des coups légers, constants et monotones. Il importe que le pupille voit venir les coups, de manière à n'entraîner qu'une douleur fugitive et à fouetter l'imagination. Il importe que les coups soient légers, le but n'étant que d'augmenter l'influx sur le dos pour diminuer celui de la tête. Combiné avec des liens légers, cela ralentit la circulation sanguine et induit une stupeur somnolente. Le tuteur doit rester attentif, et dès que l'aspirant parle ou dort, il doit cesser la flagellation. Le tuteur doit aussi veiller à ce que le pupille ne refroidisse pas. Si le pupille lutte ou semble en détresse il faut le réveiller sur-le-champ.

 

Ne sois pas découragé si les résultats ne surviennent pas dès la première expérience. Les effets se font habituellement sentir après deux ou trois essais. Les effets viendront après deux ou trois expériences, puis ils se manifesteront plus rapidement. Bientôt, le rituel pourra être abrégé, mais n'oublie jamais d'invoquer la Déesse ou de former le cercle. Pour de meilleurs résultats il est préférable de trop ritualiser les premières fois.

 

On a constaté que cette pratique créait des liens affectifs entre l'aspirant et le tuteur, et cela facilite les résultats s'il en est ainsi. Si pour quelque raison il était indésirable qu'une telle affection naisse, cela peut être évité. Dès le début, on s'accordera sur la nature fraternelle ou parentale de cette affection.

 

Souviens-toi qu'il faut évoquer le cercle correctement pour éviter de dissiper le pouvoir généré. Le cercle est aussi une barrière contre toute force gênante ou malfaisante, car pour obtenir de bons résultats tu dois te débarrasser de toutes les perturbations.

 

Souviens-toi que l’obscurité, la flamme des chandelles, l'encens et le mouvement régulier du martinet ne sont pas des effets de scène. Ce sont des instruments mécaniques pour stimuler la suggestion, laquelle ouvre les portes de l'extase, confère la connaissance et permet de communier avec la Déesse. Une fois parvenu, le rituel devient inutile puisque tu maintiens l'extase à volonté. Cependant, le rituel demeure le meilleur moyen jusqu'à ce moment, ou lorsque tu désires guider un compagnon vers la béatitude.

 

 

9. Pour quitter son corps

 

Il est mal avisé de tenter de quitter son corps sans avoir préalablement obtenu la clairvoyance.

 

Le rituel de clairvoyance peut être utilisé, mais trouve d'abord un coussin confortable. Agenouilles-toi de sorte que tes cuisses, ton ventre et ta poitrine soient bien appuyés, les bras tendus en avant et attachés de chaque côté, de sorte que tu te sentes vraiment poussé en avant. Alors que la transe s'induit, tu devrais sentir un courant t'entraîner vers le sommet de ta tête.

 

Le martinet doit avoir un mouvement de tirant, comme pour te retenir en arrière. Les deux volontés doivent s'accorder en conservant une tension égale et constante. Lorsque vient la transe, le tuteur peut t’aider en t'appellent doucement par ton nom.

 

Tu te sentiras probablement tiré hors de ton corps, comme si tu entrais dans un étroit passage, et tu seras debout derrière ton tuteur, voyant ton corps sur le coussin. Tente d'abord d'entrer en communication avec ton tuteur. S'il est clairvoyant, il te verra probablement. Au début, ne t'éloignes pas trop, et il est préférable d'être accompagné par quelqu'un d'expérimenté.

 

Note: lorsque tu désires regagner ton corps afin que l'esprit et la matière coïncident à nouveau, PENSE A TES PIEDS. Cela entraînera le retour en place.

 

 

10. Les outils magicques

 

Selon la tradition, les meilleures matières pour fabriquer les outils sont celles qui ont été vivantes, par opposition aux matières artificielles. Ainsi, le bois ou l'ivoire font de meilleures baguettes que le métal, qui est plus approprié pour les épées ou couteaux. Pour les talismans, le vélin est préférable au papier manufacturé, etc. De même, les objets façonnés à la main sont valables, puisqu'ils sont habités par la vie.

 

 

11. Pour fabriquer un chrême d’onction

 

Prendre un plat en céramique à moitié rempli de sayndoux ou d'huile d'olive. Ajouter des feuilles de menthe chiffonnées. Mettre au bain-marie. Remuer de temps à aultre. Apres quatre ou cinques heures filtrer à travers une étoffe & remettre dans le plat. Ajouter de nouvelles feuilles jusqu'à ce que le parfum soit intense. Faire la mesme chose avec de la marjolaine, du thym & des feuilles sèches de patchouli, sy tu en as (car ce sont les meilleures). Lorsque les huiles sont fortement parfumées, les mélanger & sceller le tout dans une jarre hermétique.

 

Oindre derrière les oreilles, sur la gorge, sur la poitrine & le sein. Dans les rituels de bénédiction, oindre les genoulx & les iambes, & de mesme pour les rituels liés aux voyages ou à la guerre.

 

 

12. Autres

 

Une note sur la bénédiction du vin et des gâteaux. On raconte qu'autrefois la bière et l'hydromel étaient souvent utilisés au lieu du vin. On dit que des spiritueux ou n'importe quoi peut être utilisé, « pourvu que ce soit vivant ».

 

Tous sont frères et soeurs. C'est pour cette raison que même la grande-prêtresse doit se soumettre à l’escourgée.

 

Si tu es tenté d'admettre ou de te vanter d'appartenir au culte, souviens-toi que tu mets tes frères et soeurs en danger. Bien que les bûchers de la persécution soient aujourd’hui éteints, qui sait lorsqu'ils flamberont de nouveau? Plusieurs prêtres connaissent nos secrets. Ils savent fort bien que si la bigoterie s'apaise, et que si les joies de notre culte sont révélées, plusieurs voudront le joindre, affaiblissant ainsi le pouvoir des Églises. Si nous acceptons trop de recrues, les bûchers pourraient flamber à nouveau. Ainsi, garde toujours les secrets.

 

Ceux qui participent aux rituels doivent savoir exactement quels résultats ils souhaitent obtenir et doivent garder leur esprit fermement fixé sur le résultat désiré, sans flancher.

 

 

ICI SE TERMINE

LE LIBER UMBRARUM

QUE LES DIEUX VOUS BENISSENT!

 

 

 

 

 

 

 

NOTE IMPORTANTE DU TRADUCTEUR

CONCERNANT LES SACRIFICES

 

Soyons clairs. La Wicca s’oppose absolument à toute forme de sacrifice animal, et à fortiori, aux sacrifices humains! Ce passage difficile ne doit pas créer de malentendu. Il pose trois questions distinctes : les sacrifices engendrent-t-ils du pouvoir? Les sacrifices sont-ils licites dans la pratique wiccane? Pourquoi les auteurs du Liber Umbrarum croient-ils nécessaire de parler ainsi des sacrifices?

 

N’ayant jamais fait couler le sang, —et n’ayant aucune intention de le faire!— nous ne pouvons répondre avec certitude à la première question. Cependant, il est plausible que les sacrifices engendrent un certain pouvoir. Autrement, il serait difficile d’expliquer leur présence dans un si grand nombre de cultures. Les historiens et les anthropologues témoignent de leur importance, y compris dans la civilisation celtique. Il faut cependant noter que dans ces contextes spécifiques, les sacrifices étaient soigneusement contrôlés, limités et réglés à des fins religieuses. Ces pratiques ne sauraient se confondre avec la cruauté envers les animaux que l’on observe trop souvent dans nos sociétés modernes.

 

Si nos ancêtres ont sacrifié, cela ne nous force pas à en faire autant! Les wiccans ne sont pas prisonniers des pratiques du passé. Notre approche « reconstructionniste » consiste à adapter les traditions à nos besoins et à un univers éthique différent. Les néo-païens se réclament de la nature, de la compassion et de l’écologie. Ils sont donc fermement opposés aux sacrifices. L’athamé ne doit jamais verser le sang.

 

D’ailleurs, ce Livre des Ombres condamne explicitement les sacrifices. Il les associe aux « magiciens noirs » et décrit la pratique comme « ignoble » et « abominable ». Dans sa Charge, la Déesse nous dit : « ma loi est amour pour les êtres et les âges », « ayez en vous […] du pouvoir et de la compassion […]». La cruauté ne fait pas partie de la « liturgie » de la Déesse, mais «l’amour et les plaisirs ». Surtout, la Déesse affirme : «je refuse les sacrifices sous toutes espèces car je suis Mère. Les vivants viennent de Moi et j’inonde toute la terre de tendresse ». De même, le principe du Credo des Sorcières est clair et bien connu : «Si nul n’est lésé, fait ce que veux ».

 

Nous avons conservé ce passage parce qu’il sert à plusieurs usages. D’abord, il tente d’expliquer le fait historique du sacrifice animal et humain. Ensuite il montre en quoi la wicca n’est pas esclave des traditions et il justifie l’approche reconstructionniste. En dénonçant les sacrifices comme « abominables » le Livre des Ombres nous donne aussi une importante leçon : la poursuite du pouvoir ne doit jamais se faire au détriment de la compassion. Ainsi, ce passage illustre puissamment l’éthique wiccane, et insiste sur ce qui nous distingue des satanistes et des traditions sacrificielles comme le vaudou.

 

© Cédric Lelièvre,

Pour le Convent de l’Alouette

Solstice d'été 1999

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commentaires

E
super infos sur ce site
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