Liber Umbrarum
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Commandée et approuvée par le Convent de l’Alouette
NOTE DU TRADUCTEUR
(Version 5.1)
Voici une première traduction française du Book of Shadows de Gerald Gardner et Doreen Valiente, les deux sorciers à l'origine de la renaissance wiccane au vingtième siècle.
Ce BoS est le plus ancien document du genre, et certains de ses fragments semblent remonter au Temps des Bûchers. L'essentiel du texte aurait été transmis à Gerald Gardner vers 1939, par la grande prêtresse du Convent de New Forest, Lady Dorothy Clutterbuck.
Le texte est un collage de fragments d'origines et d'âges divers, remaniés par Gardner, et incluant les belles oraisons versifiées par Doreen Valiente (dont le Credo wiccan, la Rune des sorcières et la Charge de la Déesse). Nous avons tenté autant que possible de rendre l'esprit de l'original, ses brusques sauts entre la prose et la poésie, entre l’anglais ancien et moderne, entre le trivial et le sublime.
Si le texte est parfois obscur, c'est que les oraisons ne sont qu'une partie des rituels, qui incluent des gestes et des outils magicques de toutes sortes. Ces détails sont absents du texte original, mais ont été révélés dans les ouvrages de Gerald Gardner, Doreen Valiente, Janet et Stewart Farrar. En ce qui nous concerne, nous préférons taire ces secrets. Rien ne vaut la transmission orale et une initiation intensément vécue.
© Cédric Lelièvre,
Pour le Convent de l’Alouette
Solstice d'été 1999
Avertissement
Garde ung Livre escrit de ta plume. Laisse tes frères & soeurs copier ce qu'ils veulent; mais jamais ne te sépare du Livre, & jamais ne conserve les escritz des aultres, car si leur escriture estoit reconnue, ils pourroient estre emmenés & torturés. A cette cause, chacun conservera ses escritz & les détruira en cas de danger. Apprend par coeur tout ce que tu peux, & rescris le Livre une foys le danger passez.
Lorsque quelqu'ung meurt en laissant son Livre, tu le détruiras. S'il estait trouvez, le Livre serait une preuve suffisante contre luy, & sachant « qu'il n'est poinct de sorcier isolez », ce serait péril pour ses amis. Ainsi, détruis tout ce qui est superflu.
Si l'on trouve ton Liure sur toi, icelle preuve ne suffist que pour toi seul, & tu pourrois estre torturez. Gardes-toi de toute pensée sur le culte; prétend que tu as eu quelque cauchemar, qu'ung démon t'as forcez à escrire cela sans que tu ne t'en rendes compte. Pense en toi-me∫me: « je ne says rien & rien ne me souviens. J'ai tout oublié. » Tache de t'en convaincre. Si les supplices sont insupportables, dicts: « je confesseray, car je ne puis endurer ces tourmentz. Que voulez-vous que je dise? Dictes & j'admettray ». s'ils tentent de te faire avouer des chimères, tel que voler dans les airs, converser avecques le Diable, sacrifier des enfants & manger de la chair humaine, tu seras libérez des tourmentz en disant: « j'ay eu quelque cauchemar, je n'estois poinct moy-mesme, j'estois fol. » Tous les magistratz ne sont pas méchants. Avecques des circonstances atténuantes, ils pourroient se montrer miséricordieux.
Si tu nous as dénoncez, retractes-toy; dicts que tu as bafouillez soubz la torture, que tu ignorois ce que tu faisois ou disois. Si tu es condamnez, ne crains poinct. La Fraternité est puissante. Ils pourroient t'aider à t'echapper si tu restes inébranlable. SI TU NOUS TRAHIS, IL N'Y A AUCUN ESPOIR EN CETTE VIE OU DANS LA PROCHAINE.
Si tu restes inébranlable jusqu'au bûcher, il est certain que des drogues t'aideront. Elles parviendront jusqu'à toy & t'engourdiront. Et si tu trépasses, qu'est-ce qui t'attends au-delà? L'extase de la Déesse.
Il en va de mesme pour les outils de travail; qu'ils soyent des objetz courantz que n'importe qui peut avoir chez soy. Que les pentacles soyent de cire, afin qu'ils fondent ou cassent aisément. N'ays poinct d'épée, à moins que ton rang ne t'y autorise, & ne grave de noms ou de marques sur quoy que ce soyt. Inscris les noms & les marques à l'encre puis effaces-les sitost que les outils sont consacrés.
Ne jamais se vanter, ne jamais menacer, ne jamais souhaiter du mal à qui que ce soyt. Lorsque l'on jacasse à propos de l'Art, dicts: « ne me parles poinct d'une telle chose, cela m'effraye. C'est malchance que d'en parler ».
I. Du rituel d’ouverture
1. Le credo des sorciers
Oyez les paroles des sorciers:
Notre secret caché dans la nuit
Lorsque le chemin était sombre
Nous le révélons en ce jour d'hui.
Devant l'eau et le feu mystérieux
Par la terre et le souffle de l'air
Par la quintessence de l'esprit
Gardez silence, veuillez vous taire
Les renaissances de la nature
Le passage des hivers et printemps
Nous communions avec ce qui vit
Et fêtons dans un cercle hors du temps
Quatre fois l'an viennent les grands sabbats
Et les sorcières dansent avec entrain
Aux premières récoltes, à la Chandeleur
À la fête du mai et la Toussaint.
Quand les jours et les nuits s'égalisent
Quand l’Astre est au zénith ou nadir
Les sabbats mineurs sont convoqués
Et les sorcières vont s'ébaudir
Treize lunes et cycles féminins
Treize sorcières dans un convent
Treize crépuscules pour s'ébattre
Tout cela en un jour et un an
Transmis depuis les âges anciens
Passant entre l'homme et la femme
Passant d'un siècle à un autre
Depuis le commencement des âmes
Quand le cercle magicque est tracé
Par le glaive ou l'athamé puissant
Ses frontières traversent deux mondes
Pour cette heure vers les ombres il descend
Ce monde n'a aucun droit de le voir
Et le monde d'en-bas point ne trahis
Les Dieux anciens y sont invoqués
L'œuvre magicque y est accomplie
Il y a deux piliers mystiques
Qui le seuil du temple avoisinent
Tous deux sont puissances naturelles
Des formes et des forces divines
Sombre et lumineux en succession
Les opposés l'un contre l'autre
Représentent le Dieu et la Déesse
Grâce aux aïeux cette foi est nôtre.
La nuit c'est le cavalier des vents
Le Dieu cornu, seigneur des ombres
Et le jour c'est le roi des forêts
Habitant les clairières et les combes
Elle est jeune ou vieille à sa guise
Sur la barque nuageuse elle vogue
Ronde dame argentée de minuit
Sombre matrone et mystagogue
Le Maître et la Maîtresse de l'Art
Habitent les tréfonds de l'esprit
Immortels et toujours renouvelés
À volonté ils libèrent ou lient
Ainsi, bois le vin des Dieux anciens
Et danse, et aime en leur honneur
Jusqu'au jour où ils te recevront
Dans la paix, à la fin de tes heures
Fait ce que voudras, c'est le défi
Mais à personne ne fait de mal
Voilà le commandement unique
Que les Dieux t'enseignent l'idéal
l’éthique wiccane en huit mots pieux:
Si nul n'est lésé, fait ce que veux
2. Bénédiction de l’eau et du sel
Je t'exorcise,
ô créature aqueuse,
afin que tu chasses de toi
toute impureté
et toute malpropreté des esprits des mondes fantasmatiques;
aux noms de Cernunnos et d'Aradia.
Que cette créature saline soit bénie.
Que toute malignité et tout obstacle en soient chassé,
et que tout bienfaits y pénètrent.
Ainsi je te bénis afin que tu puisses m'assister,
aux noms de Cernunnos et d'Aradia.
Et souviens-toi que si l'eau purifie le corps,
c'est l’escourge qui purifie l'âme.
3. Évocation du cercle
Je te conjure,
ô cercle de pouvoir,
afin que tu sois un lieu de rencontre
pour l'amour, la joie et la vérité,
un bouclier contre tout maux et toute méchanceté,
une frontière entre le monde des hommes et le royaumes des Puissances,
un rempart et une protection
qui préservera et contiendra le pouvoir que j'accumulerai en toi.
Ainsi je te bénis et te consacre,
aux noms de Cernunnos et d'Aradia.
Oyez,
seigneurs de la Tour de l'Est,
seigneurs de l'Air.
Je vous convoque,
vous éveille et vous appelle
pour observer mes rites
et garder le cercle.
Oyez,
seigneurs de la Tour du Sud,
seigneurs du Feu.
Je vous convoque,
vous éveille et vous appelle
pour observer mes rites
et garder le cercle.
Oyez,
seigneurs de la Tour de l'Ouest,
seigneurs de l'Eau,
seigneurs de la mort et de l'initiation.
Je vous convoque,
vous éveille et vous appelle
pour observer mes rites
et garder le cercle.
Oyez,
seigneurs de la Tour du Nord,
seigneurs de la Terre,
gardiens du portail boréal.
Ô puissant Dieu,
ô bonne Déesse,
je vous convoque,
vous éveille et vous appelle
pour observer mes rites
et garder le cercle.
II. De l’invocation des Dieux
1. Invocation de la Déesse Mère
Bénis soient les pieds qui t'ont conduit en cette voie.
Bénis soient les genoux qui se poseront devant l'autel sacré
Bénis sois la matrice sans qui nous ne serions pas.
Bénis soient les seins formés dans la beauté
Bénis soient les lèvres qui diront les noms de joie.
Je t'invoque et t'appelle, ô notre puissante Mère,
Source de toute fécondité.
Par les semences et les racines,
Par le bourgeon et la tige,
Par la feuille, la fleur et le fruit,
Par la vie et l'amour,
Je t'invoque pour que tu descendes
Dans le corps de ta servante et prêtresse.
Salut Aradia! De la corne almalthéenne
Verse ton amour. Je m'incline bien bas
Devant toi, et je t'adore jusqu'au trépas
Avec un sacrifice à ton trône de souveraine.
Tes pieds sont pour mes lèvres, et ma prière païenne
S'élève avec l'encens. Offre ton amour,
O Puissance, et descend à mon secours
Car sans toi je suis perdu et j'ai grand’ peine.
De la Mère sombre et divine
J'ai le fouet et le baiser
L'étoile d'amour tant désirée
Et je te charge par ce signe
2. La Charge de la Déesse
Écoutez les paroles de la Déesse Mère
Jadis appelée Brid, Isis et Mélusine
Dana et Aradia, Freya et Déméter
Et invoquée sous milles autres noms sublimes :
— Lorsque vous en sentez le besoin ou désir
Une fois par mois, surtout à la lune pleine,
En quelque endroit secret il vous faut réunir
Pour m’adorer en esprit, moi la Souveraine,
Moi que tous les sorcières et sorciers admirent.
Ceux qui veulent tout savoir des pratiques anciennes,
Ceux qui aiment l’Art et veulent encor découvrir,
Ils sauront et verront des choses surhumaines.
— Vous serez libérés de tout esclavage,
Et comme signe de votre affranchissement
Vous me célébrerez vêtus des seuls nuages;
Et vous danserez, chanterez en festoyant,
Jouerez de la musique et ferez lutinage.
Ainsi vous m’honorerez délicieusement,
Car l’extase spirituelle est mon partage
Et mienne aussi est la joie des corps exultants,
Car ma loi est amour pour les êtres et les âges
— Conservez la pureté de votre idéal
Tendez toujours vers lui. Faites votre chemin
Sans être arrêté ou détourné par le mal.
Mienne est la porte du Royaume élyséen
Mienne est la coupe de vie et le saint Graal,
Le chaudron de Korridwann et la vie sans fin.
— Je suis la bonne, la généreuse Déesse
Qui offre à tous les cœurs le cadeau de la joie.
Sur terre, l’éternité de l’esprit je professe
Comme j’enseigne la paix après le trépas
Je refuse les sacrifices sous toutes espèces
Car je suis Mère. Les vivants viennent de moi
Et j’inonde toute la terre de tendresse.
Écoutez la voix de la Déesse étoilée,
Aux pieds de laquelle trônent les hôtes célestes
Et dont le corps encercle l’univers entier :
— C’est moi qui suis la beauté de la verte Terre
Et la Lune blanche sous son dais constellé
Des abysses marines je suis le mystère.
Je suis ce désir en ton âme appelé.
Lève-toi et viens à moi. Point ne délibère.
Car je suis l’âme de la Nature incarnée
Je suis celle qui donne vie à l’Univers
Tout procède de moi et veut y retourner.
Devant ma face, aimée des Cieux comme de la Terre,
Et dans les ravissements de l’infinité
Tu verras le divin en toi qui se libère
— Que mon culte égaye les coeurs attristés
Car l'amour et les plaisirs sont ma liturgie.
Ayez en vous de la force et de la beauté,
Du pouvoir et de la compassion aussi.
Ayez de l'honneur comme de l'humilité,
De la révérence et de la plaisanterie.
— Et toi qui penses me chercher, tu dois savoir
Que ta quête et tes beaux projets seront déçus
À moins que tu ne traverses le miroir.
Si à l’intérieur de toi tu n’as pas vu
À l’extérieur de toi tu ne saurais voir
Car je suis avec toi depuis le tout début
Et je suis trouvée à la fin du vouloir.
Bagahi laca bachahé
Lamac cahi achabahé
Karrelyos
Lamac Lamec bachalyos
Cabahagi sabalyos
Baryolas
Lagozatha cabyolas
Samahac et famyolas
Harrahya!
3. Evocation de Diane
Diane de la ronde Lune
Ô Reine des enchantements
Le vent souffle sur les sorbiers
Nous t’invoquons en ce moment
Les soucis du jour s’évanouissent
Et cette heure la nuit t’appartient
Nous communions dans l’amour
Avec tous les êtres sans liens
Comme le pouvoir nous entoure
Le temps se dissout dans l’air pur
Ici nous sommes entre les mondes
Et unis avec la nature
Ton consort est le Grand Cornu
Qui joue de la flûte de pan.
Dieux d’amour, de vie et lumière
Venez ici, joignez nos rangs!
Pour vous en cercle nous dansons
Et pour vous s’épanche le vin.
Dieux antiques de cette terre
Nous répétons les noms anciens
Par sort païen, par le croissant
Par tous les secrets de la nuit
Par rêve, et désir, et mystère
Par la blanche lune qui luit.
Enfin nous pouvons ouïr et voir
Et savoir au fond de nos coeurs
Que la magie reste avec nous
Alors que notre cercle meurt
Ô Dieu Cornu de la puissance
Ô Reine-Déesse des nuits
Sur terre, sur mer, dans les cieux
Allez en paix, soyez bénis
4. Invocation du Grand Cornu
Grand Dieu Cernunnos, reviens sur terre parmi nous.
Réponds à mon appel et montre toi à tous.
Pasteur des chevreaux, sur les sentiers montagneux,
Mène ton troupeau du soir au jour lumineux.
Oubliées sont les voies du rêve et de la nuit.
L'homme cherche mais a des yeux de chauves-souris.
Ouvre la porte, la porte sans clefs, sans huis,
Le portail onirique qui conduit à toi.
Ô Pasteur des chevreaux, je t'en prie, réponds-moi.
Akhera goiti - akhera beiti!
5. Appel de Cernunnos
Par la flamme qui luit,
Ô Grand Cornu!
Nous t’appelons dans la nuit,
Ô Dieu feuillus!
Nous t’invoquons par la lune qui règle la mer,
Par les Dolmens et les érablières.
Nous t’invoquons, là où se rassemblent les tiens,
Dans le temple indicible, oublié au loin.
Montrez-vous, là où la ronde est dansée,
Cornes et sabots de la caprine déité!
Par le bosquet sous la lune, sur les monts,
Quand la forêt hantée dort au chant des grillons,
Répond aux charmes de nos mélodies
Comme la lune ensorcelle l’air de minuit.
Évoque ton pouvoir, ta puissance cachée
Par la brume claire et les secrètes marées,
Par la flamme rouge sous la clarté céleste,
Par les ombres qui chevauchent les vents lestes,
Par les fougères et l’espièglerie des fées,
Les forêts farouches et les bosquets enchantés!
Viens, Ô viens! Répond à cette heure
Au tambourinement de nos coeurs.
Participe à notre assemblée sur terre
Quand s’élève la lune, blanche sphère.
Tes sabots galopent dans la nuit venteuse
Quand tremblent et soupirent les branches ombrageuses.
Nous savons tes soirées terribles et joyeuses.
Nous jetons les sorts que ton pouvoir libère
Lors des esbats, des sabbats majeurs et mineurs.
Nous disons les mots sacrés qui déchirent le voile
De la fin des mondes à l’aube primordiale
Lors du commencement des temps.
Recevez la bénédiction de Pan!
Soyez bénis par le brasier et les sorts
Soyez béni par ce qui compte plus que l’or
Soyez bénis par l’amour et la fermeté
Soyez bénis, là où vous vagabondez.
Que la vision païenne du paradis
Au-delà de la mort et de la vie
Loin des jours malheureux
Ne quitte plus vos yeux
Que l’hymne printanier
Ne quitte point votre âme charmée
Alors que vous pérégrinez
Du soleil de midi à la plus sombre lune
Car avec tous les êtres votre vie est une.
Aîné des Dieux, c’est toi que nous appelons
Que toute créature soit bénie en ton nom!
6. Charge du Dieu cornu
Oyez les paroles du Dieu Cornu,
Jadis appelé Pan, Mardouk, Merlin,
Adonis, Lugus, Cernunnos, Osiris, Bélénos,
Et plusieurs autres noms.
—Lorsque vous avez besoin de quelque chose,
Lors des Sabbats,
Et surtout aux solstices,
Assemblez-vous en quelque endroit secret
Et adorez mon esprit,
Moi qui suis le Seigneur des Ombres
Et de la Lumière.
Là s'assembleront
Ceux qui désirent acquérir le pouvoir,
Ceux qui n’ont pas encore bu à ma source.
À ceux-là, je communiquerai
Une puissance hors du commun.
—Vous serez farouches
Comme les bêtes sauvages,
Et en témoignage de votre vitalité,
Vous célébrerez vos rites dans la forêt;
Et vous danserez, chanterez, fêterez,
Jouerez de la musique et aimerez,
Tout cela en mon honneur.
Car je suis le grand Veneur,
Le monde onirique est mien,
Et mienne aussi est la clarté solaire;
Car ma loi est équilibre en toutes choses.
—Conservez la pureté
De vos plus nobles sentiments.
Poursuivez votre quête.
Et triomphez des épreuves.
Car le portail sacré
Qui s’ouvre sur la vie est mien,
Et mienne aussi
Est la Lance étincelante de Lugus
Et la régénération entre les vies.
Je suis le Seigneur terrible et juste
Qui offre le repos à toutes les âmes.
Sur terre, j’enseigne les marées de la vie.
Au-delà de la mort,
Je montre la voie vers la lumière.
Je suis le Roi sacrificiel
Et ma moisson nourrit la terre.
—Oyez les paroles du Dieu dansant,
Dont la flûte harnache les vents
Et dont le galop réveille les saisons :
—C’est moi qui suis le Géant vert,
L’Oeil solaire,
Et le Mystère de la flamme.
Je suis l’énergie de la nature
Appelée en ton corps.
Laisse-moi t’envahir,
Car je suis la chaleur de la terre,
Celui qui pulse dans le Cosmos.
Tous les êtres meurent
Et renaissent en moi.
Devant ma couronne
Honorée par les Dieux et les hommes,
Ta divinité la plus intime brisera ses chaînes.
—Que mon culte anime les corps,
Car la danse et les défis physiques
Sont mes rites.
Ainsi, qu’il y ait en vous
Du courage et de la prudence,
Du désir et de la crainte,
De la générosité et de la colère,
De la sérénité et de la frénésie.
—Et toi qui cherches ces vertus,
Sache que ta quête
Et tes espoirs seront déçus,
À moins que tu ne conquières ton Ombre.
Car je suis la lumière dans les ténèbres
Et la nuit dans le jour.
Akhera goiti - akhera beiti!
III. Des chants pour accumuler le pouvoir
1. Rune des sorcières
Eko, eko, Azarak,
Eko, eko, Zomélak,
Eko, Eko, Cernunnos,
Eko, Eko, Aradia!
Sombre nuit, lune argentée
Est, puis Sud, puis Ouest puis Nord
Oyez le chant des sorciers
Nous venons jeter nos sorts
Terre et eau, air et feu
Baguette et glaive et denier
Opérez comme je veux
À mes ordres obéissez !
Encens, fouet, couteau, quipoux
Par le pouvoir de la lame
À la vie éveillez-vous
Venez assister mon charme!
Reine des Cieux et des morts
Chasseur cornu de la nuit
Prêtez pouvoir à nos sorts
Renforcez notre magie!
Par la terre, par l'océan
Par la lune et le soleil
Ainsi soit fait notre chant
Qu'il réalise des merveilles
Eko, eko, Azarak,
Eko, eko, Zomélak,
Eko, Eko, Cernunnos,
Eko, Eko, Aradia!